Le livret A, placement préféré des Français, s’apprête à connaître un nouveau tournant dès le 1er février 2026. Derrière ce changement annoncé, des signaux économiques précis orientent déjà les attentes. Les épargnants s’interrogent sur l’évolution de leur rendement, tandis que les experts observent attentivement les indices qui dessinent la prochaine étape d’un produit resté emblématique de la stabilité financière.
Pourquoi le livret A baissera encore début 2026
La rémunération du livret A suit une règle claire. Selon capital.fr, elle combine l’inflation hors tabac et les taux interbancaires. Le calcul revient deux fois l’an, au 1er février et au 1er août. À chaque échéance, l’État retient la moyenne du semestre écoulé. Le résultat s’arrondit enfin au dixième.
Pour la période juillet à décembre 2025, l’Insee publie une inflation hors tabac basse. Elle atteint 0,9% en juillet, 0,8% en août, puis 1,1% en septembre. L’institut prévoit 1,1% en octobre, novembre et décembre. La moyenne semestrielle aboutit alors à 1,017%, pivot essentiel de la future formule. Ces repères fixent la tendance.
Du côté des taux interbancaires, l’€STR s’établit à 1,927% au 14 octobre. Les marchés anticipent une stabilité entre juillet et décembre. Aucune nouvelle baisse des taux directeurs de la BCE n’est programmée. L’ensemble converge, à ce stade, vers un chiffre prudent et cohérent.
Du pic à 3% vers 1,7%, trajectoire du livret A
Le rendement atteignait 3% jusqu’au 1er février 2025. À cette date, il est passé à 2,4% selon la formule. La conjoncture a ensuite pesé sur la révision d’été. Depuis le 1er août 2025, le taux s’établit à 1,7%. Cette séquence traduit une normalisation rapide après le pic post-inflation.
La nouvelle fenêtre retient la moyenne d’inflation semestrielle, soit 1,017%, et l’€STR du semestre. En combinant 1,017% et 1,927% au 14 octobre, la formule donne 1,47%. L’arrondi conduira logiquement à 1,5% au 1er février 2026. Ce mouvement pèsera aussi, mécaniquement, sur le Livret d’épargne populaire. Le cadre reste constant.
Pour l’épargnant, la perspective se confirme sans surprise. Le livret A gardera sa liquidité et sa garantie, tandis que son rendement s’ajustera au régime plus calme des prix. La trajectoire découle d’indicateurs objectifs. Elle ne résulte ni d’un arbitrage politique, ni d’un pari de marché, mais d’une formule encadrée.
Ce que cela change pour vos gains mensuels
Au plafond de 22 950 euros, la rémunération mensuelle se recalera nettement. À 1,7% depuis le 1er août, elle délivre 32,51 euros par mois. À 1,5% attendu en 2026, elle tombera à 28,7 euros. L’écart atteint 3,8 euros par mois. Le signal reste tangible sur un budget familial.
En année pleine, la perte cumulée approchera 46 euros. Elle dépendra du niveau de dépôt et des durées d’immobilisation. Sur un livret A au plafond, l’écart se lisse dans le temps, car les intérêts se calculent au quotidien. Les arbitrages viendront ensuite selon vos projets et votre horizon.
Le Livret d’épargne populaire subira aussi la dynamique, dans des proportions cohérentes avec sa vocation sociale. Néanmoins, la sécurité d’État, la disponibilité immédiate et l’absence de frais conservent une valeur spécifique. Ce support reste utile pour l’épargne de précaution. Il complète, sans risques supplémentaires, vos autres placements.
Ce qu’il faut retenir pour ajuster sereinement son épargne
Le cadrage s’éclaircit pour les six prochains mois, avec un rendement attendu en repli maîtrisé. La formule, nourrie par 1,017% d’inflation et un €STR autour de 1,927%, oriente vers 1,5% arrondi. Chacun peut, selon ses priorités, conserver son livret A pour l’épargne de précaution, ou rééquilibrer progressivement ses choix sans précipitation. L’impact mensuel reste modéré au plafond et ne remet pas en cause la sécurité du dispositif.