Le débat s’enflamme autour des mots et de leur poids. Éric Dupond-Moretti répond aux attaques contre la justice et rappelle la place de l’institution. Il condamne une méthode qui fragilise l’État de droit, tout en reconnaissant la gravité des faits et des images. Le sujet divise, mais le principe reste clair, car la justice engage la confiance de tous.
Des attaques jugées insupportables par Éric Dupond-Moretti
Selon lefigaro.fr, mardi 21 octobre, Nicolas Sarkozy est incarcéré à la prison de la Santé, sous les acclamations de partisans criant “honte à la justice”. L’image, dit-il, attriste le pays, parce que voir un ancien président derrière les barreaux bouscule les repères. Personne ne devrait s’en réjouir, mais chacun doit mesurer le poids des mots.
Dans un entretien à La Montagne, l’ancien garde des Sceaux dénonce une “présentation indécente” du jugement. Éric Dupond-Moretti juge “insupportable” l’idée que la présidente du tribunal correctionnel aurait agi par haine. Le propos diffame la magistrature, car il transforme une décision en ressentiment personnel, sans preuve ni mesure.
Il parle d’une “dérive inquiétante”, puisque la critique vise l’institution, pas seulement un arrêt. La justice corrige ses erreurs par les voies de recours, pas par des invectives. La tristesse domine, mais l’excès s’installe lorsque la colère méprise la procédure, le contradictoire et l’autorité des juges.
Confiance judiciaire, alerte d’Éric Dupond-Moretti
Pour Éric Dupond-Moretti, la confiance vacille si chaque justiciable rageur crie “le juge me déteste”. Le droit d’appel existe et garantit la contradiction, mais il ne légitime pas la mise en cause globale. L’institution doit rester la boussole, car la démocratie repose sur sa stabilité.
Les mots “complot”, “vengeance”, “scandale judiciaire” entretiennent un soupçon permanent. L’ancien président peut clamer son innocence, car c’est son droit le plus absolu. Toutefois, démolir l’ensemble, sans discernement, fragilise un pilier, donc affaiblit la protection de chacun face à l’arbitraire et aux passions.
Le ministre pointe un “système de défense” spectaculaire qui brouille la frontière entre argument et procès d’intention. “On a parfois l’impression de vivre chez Trump”, dit-il, et rapproche la posture de celle de Marine Le Pen. Cette stratégie, ajoute-t-il, “est une injure à l’État de droit”.
Pouvoir, justice et indépendance en pratique
Le débat s’étend aux liens entre exécutif et magistrature. Emmanuel Macron reçoit Nicolas Sarkozy à l’Élysée, tandis que Gérald Darmanin annonce une visite. Les gestes, visibles, nourrissent des soupçons, mais la procédure suit son cours, car les juges décident en droit, non en signe.
“Le juge n’est pas un citoyen différent des autres”, rappelle-t-il, car il a des convictions. Cependant, il rend la justice en toute indépendance, sous le contrôle des textes et des voies de recours. Le contrôle juridictionnel corrige, donc il protège, et la séparation des pouvoirs encadre.
Selon Éric Dupond-Moretti, attaquer la justice affaiblit la démocratie. L’État de droit protège la liberté, la dignité et le procès équitable, tandis que la présomption d’innocence s’exerce en procédure. Le remettre en cause pour un cas singulier crée une pente dangereuse, car la règle cesse de rassurer.
Ce qui reste en jeu pour l’État de droit
La séquence heurte, mais elle rappelle une exigence simple : critiquer en droit, contester par l’appel, respecter la procédure. Éric Dupond-Moretti défend l’indépendance des juges, car elle protège amis et adversaires, puissants et anonymes. La démocratie respire par la mesure des mots, donc par la force des règles.